L’éditorial de Paul Quinio Dans les coulisses du RN, la question de qui succédera à Marine Le Pen est un sujet délicat.

 L’éditorial de Paul Quinio Dans les coulisses du RN, la question de qui succédera à Marine Le Pen est un sujet délicat.

L’éventuelle indisponibilité de la dirigeante du parti d’extrême droite pour l’élection présidentielle de 2027 signale le commencement d’une nouvelle phase politique dont le résultat électoral est incertain. Pour l’instant, il n’est pas question de mentionner le nom d’un successeur.

Marine Le Pen n’est pas irrémédiablement touchée, mais elle a suffisamment été affectée pour être potentiellement entravée : en toute logique, le jugement qui sanctionne la dirigeante d’extrême droite à une peine d’inéligibilité laisse entrevoir de nombreuses possibilités pour le Rassemblement national quant à son représentant lors de la prochaine élection présidentielle. Lors de sa conversation téléphonique du lundi 31 mars, la cheffe du parti a évidemment écarté toute autre candidature que la sienne, reléguant Jordan Bardella à son rôle d’éventuel plan B. Et dans les couloirs du parti, c’est un sujet dont on ne parle pas.

Face à la tempête, il est nécessaire de se rassembler derrière la dirigeante, avec l’exagération contre la justice et « le système » comme liant. La question demeure néanmoins : que se passerait-il si ce n’était pas elle ? Il est encore prématuré de déterminer comment les Français ont accueilli la séquence débutée lundi, mais elle marquera de toute façon les esprits. Même dans l’éventualité d’un scénario positif pour Marine Le Pen concernant la question de l’inéligibilité, le RN serait confronté à la possibilité de devoir présenter une candidate jugée coupable de détournements de fonds publics. Ce n’est pas insignifiant. Il est probable que le groupe d’extrême droite exploite les incertitudes françaises sur cette question de l’intégrité, mais néanmoins : ses opposants disposeront d’un argument de taille que certains pourraient avoir un profil plus approprié pour prétendre à la présidence et garantir la solidité des institutions. Un autre obstacle pour la dirigeante du RN est qu’organiser une présidentielle nécessite un engagement à plein temps et constitue un travail de longue durée. Pas évident avec une telle épée de Damoclès suspendue au-dessus de nous.

Cela dit, la question qui se pose depuis lundi concerne surtout la stratégie de l’extrême droite, même si le choix des candidats à la présidence, tels que Marine Le Pen, Jordan Bardella ou éventuellement Marion Maréchal, est également significatif. En un après-midi, le RN a retrouvé ses vieux pots de confiture contre-système. Un retournement à 180 degrés. Cela signifie également qu’il faut admettre devant les Français d’être appuyée par Poutine, Trump ou Musk. Ceci pourrait être une option. C’est périlleux. Étant donné que les actions entreprises de l’autre côté de l’Atlantique auront probablement causé de nombreux dommages d’ici là, dont les conséquences seront ressenties notamment par l’électorat populaire que Marine Le Pen prétend défendre.

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